Rencontre avec Frédéric : Le sourire en permanence
Lorsqu’il a été question d’arranger un rendez-vous avec Frédéric, les premières plages horaires mentionnées ont été celles du matin. Car Frédéric est un lève-tôt, le plus prompt du foyer Marais une fois le soleil levé. «Les oiseaux sifflotent pas mal le matin, donc je me réveille assez rapidement. Bon, il faut dire que je ne vais pas au lit très tard non plus.» La nuit, son sommeil est fluide ; il ne rencontre que très peu d’embuches. Un constat d’autant plus vrai que sa matinée du mardi est bien remplie. Après notre rencontre, Frédéric a rendez-vous au bassin pour y faire des activités aquatiques. Il tient donc à être en forme pour attaquer cette journée de la meilleure des manières.
Nous avons profité des quelques rayons de soleil, en début de matinée, pour nous installer sur la terrasse de son foyer. Frédéric s’y sent bien, et se réjouit déjà de prendre une photo dans ce petit jardin verdoyant. Nous évoquons l’activité qui l’attend, dans moins d’une heure. «Le bassin ? J’aime ça ! On fait des mouvements dans l’eau, raconte-t-il en imitant la nage de la brasse. On utilise également des petites balles, que l’on agite sous l’eau.» Le jeune homme a le sourire jusqu’aux oreilles. A St-George, et plus particulièrement au Marais, il se sent chez lui. Il a également connu le foyer du Parc par le passé. «Mais c’est véritablement au Marais que j’ai le sentiment d’être à la maison.» Pourquoi ? «Par ce que c’est comme ça», rétorque-t-il.
Des rêves plein la tête
Frédéric n’est pas dérangé outre mesure par la pluie qui s’abat à répétition sur le Nord vaudois depuis plusieurs semaines. «Ce que j’aime faire, c’est me mettre derrière la vitre et observer la vitesse à laquelle les goûtes coulent.» Rarement contrarié, il ne s’oppose pas non plus au port du masque et y voit plutôt une marque de distinction. «Je les aime bien. C’est normal d’en mettre, après tout. Dans les hôpitaux, on met bien des masques.»
La cuisine constitue également l’une de ses activités préférées. «Avec Anna», détaille-t-il. Chaque jeudi, Frédéric part également accompagné d’un éducateur pour aller faire ses propres courses. «D’ailleurs, j’espère qu’il fera beau cette semaine. C’est toujours mieux. Un jour, j’aimerais pouvoir m’acheter une voiture. Une voiture orange. Mais une petite voiture, de la taille de la main.» Sur l’un des tableaux du salon sont inscrits les rêves de chaque résident. Au nom de Frédéric figure l’aspiration suivante : Je rêve de faire de la balançoire avec des enfants et de conduire une voiture.
Le contact facile
Malgré le masque, on devine un grand sourire. On le lit aussi à travers l’intonation de la voix, et ses réponses régulièrement tournées vers l’affirmative. Frédéric a le contact facile, que ce soit avec ses éducateurs ou avec ses compagnons de vie. «Je m’entends très bien avec Lucas, le nouvel arrivant, mais aussi avec Cathy. Du côté des éducateurs, j’adore Julian.» Avant de nous quitter, nous le prenons en photo dans le jardin en profitant du soleil qui irradie le coin. Frédéric s’empresse de venir voir le résultat. Il en est satisfait et souhaite le partager avec sa responsable. Un sentiment de fierté se diffuse soudainement.